La perte d’autonomie des seniors : signes et prise en charge
Publié le 11 août 2021
8 minutes de lecture
Aujourd’hui, selon l’Insee, 30,2% des français âgés de 75 ans et plus sont dépendants : un véritable enjeu en vue du vieillissement de la population. Quels sont les symptômes physiques et psychiques auxquels prêter attention ? Quelles sont les causes principales de la perte d'autonomie ? Comment agir de manière préventive ? Comment assurer une prise en charge qui aide les personnes atteintes à mieux vivre ?
Dépendance des personnes âgées : c'est quoi la perte d’autonomie ?
La perte d’autonomie, ou dépendance, est définie comme l’incapacité pour une personne à effectuer par elle-même certains actes de la vie courante. Si vous percevez vous-même chez un proche des difficultés ou des changements de comportement face à des situations quotidiennes, ils sont peut-être les signes d’une perte d’autonomie.
Qu'est ce que l'autonomie d'une personne âgée ?
Quels sont les premiers symptômes ?
Pour l’entourage, il est important de savoir identifier les premiers symptômes physiques et psychiques de la dépendance. Les repérer permettra de les prendre en charge le plus tôt possible.
Les symptômes physiques
des troubles de l’équilibre et des difficultés à se déplacer : marche hésitante, trébuchements, etc. augmentent les risques de chute et de blessures
une perte de poids
une perte de l’audition importante
un état de fatigue permanent
une baisse de l’activité physique
Les symptômes psychiques :
des changements dans les habitudes alimentaires : votre proche mange de façon irrégulière, ne fait plus ses courses comme avant, son réfrigérateur est vide...
une diminution de l’hygiène : votre proche n’entretient plus sa maison ou son appartement, porte des vêtements sales ou abîmés...
des troubles de la mémoire : perd la notion du temps, a du mal à reconnaître les lieux ou les membres de son entourage, oublie de prendre ses médicaments, n’ouvre plus son courrier...
des altérations de l’humeur et des changements de comportement : agressivité, apathie, déprime, attitude incohérente, etc.
des tendances à rester chez soi et à s’isoler socialement
Quelles sont les causes de la perte d’autonomie ?
Plusieurs facteurs expliquent qu’une personne âgée ne puisse plus continuer à vivre seule chez elle sans se faire aider. Parmi ces causes principales, la maladie et les accidents de la vie peuvent provoquer une dégradation rapide de l’autonomie des séniors.
La maladie
Si la dépendance est liée en partie au vieillissement, les maladies vont fortement conditionner les possibilités de maintien à domicile :
les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer, Parkinson et maladies apparentées
l'arthrose, maladie articulaire qui touche 85% des plus de 70 ans
l’ostéoporose, maladie osseuse qui entraîne une fragilité des os
Les accidents de la vie
Par nature imprévisibles, les accidents peuvent entraîner une perte d’autonomie brutale et une dégradation rapide des conditions de vie de la personne qui en est victime. Selon l’Inpes, 40% des personnes âgées hospitalisées après une chute ne peuvent plus retourner vivre à leur domicile.
les chutes, première cause de départ du domicile
les retours à domicile suite à une hospitalisation
les accidents vasculaires cérébraux (AVC), nécessitant un suivi régulier surtout lorsqu’il y a des séquelles
La perte d’autonomie est avant tout multifactorielle. Elle nécessite de tenir compte de la singularité de votre proche, de son cadre de vie et son degré de dépendance qui devra être évalué pour lui proposer un accompagnement personnalisé.
Comment évaluer la perte d’autonomie ?
L’évaluation du degré de dépendance est effectuée par des professionnels et répond à une norme standard. Par ailleurs, ce degré de dépendance induira le type de prise en charge à envisager.
Qui évalue la perte d’autonomie et où l’effectuer ?
Il existe 3 cas de figure faisant appel à des structures différentes pour évaluer le degré de dépendance d’une personne âgée :
Suite à une demande d'allocation personnalisée d'autonomie (APA) :
L’évaluation est assurée par une équipe médico-sociale APA du conseil départemental.Suite à une demande du médecin traitant :
Le plus souvent, il orientera votre proche vers un centre d'évaluation gérontologique (CEG) pour une consultation pluridisciplinaire.Si la personne âgée est hébergée en maison de retraite, c'est l'équipe de l'établissement qui réalisera l'évaluation, sous la responsabilité du médecin coordinateur.
Degré d'autonomie : la grille AGGIR et GIR comme outil d’évaluation
La grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressource) donne un score clinique qui permet de quantifier la perte d’autonomie des personnes âgées, allant de GIR 1 à GIR 6 (groupe iso-ressources). Explications.
Utilisée pour poser un diagnostic clinique, la grille AGGIR permet également de cadrer la demande d’allocation APA. Elle comprend des critères spécifiques permettant d’évaluer les capacités de la personne âgée à accomplir :
10 activités physiques et psychiques, appelées activités discriminantes. Ce sont celles qui seront prises en compte pour déterminer le GIR, soit le degré d’autonomie.
7 activités domestiques et sociales, aussi appelées activités illustratives qui permettent de donner des informations supplémentaires sur la situation globale de la personne.
Cette grille permettra également d’établir un plan d’action afin de l’accompagner dans son maintien à domicile.
Les Groupes Iso-Ressources ou GIR proviennent de la normalisation de l’évaluation des malades. Allant de GIR 1, pour les personnes les plus dépendantes à GIR 6, ils caractérisent le degré d’autonomie dans l'exécution de tâches de la vie quotidienne, Cette norme permet d’assurer une meilleure prise en charge par les équipes soignantes, paramédicales ou encore par tout autre service d’aide à la personne.
A noter : au-delà de la mise en place de l’accompagnement de la personne dépendante, la grille AGGIR et le GIR déterminent l’éligibilité d’une personne à bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie.
Quelles aides pour les séniors ?
La prise en charge de la dépendance est souvent lourde et complexe pour les proches aidants. Cependant, il existe des solutions pour bien accompagner les personnes en perte d'autonomie.
L’APA comme aide financière
L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est versée par les services du département. La vocation de cette allocation est de favoriser le maintien à domicile ou de couvrir une part des frais pour les personnes résidant dans des institutions spécialisées. Le montant de l’APA varie selon le niveau de dépendance allant d’environ 680€ pour le GIR 4 à environ 1750€ pour le GIR 1.
Pour bénéficier de l’APA, la personne doit :
être âgée d’au moins 60 ans
résider en France de façon stable et régulière
être en perte d’autonomie : Le degré doit se situer entre GIR 1 et GIR 4 de la grille AGGIR
Pour en faire la demande, vous devez remplir un dossier téléchargeable auprès :
du département de votre proche
de sa mairie
ou d’un point d'information dédié aux personnes âgées de son département
Attention, chaque département possède son propre format de dossier de demande d’APA.
Une fois le dossier validé, une évaluation à domicile est programmée pour établir un plan d’aide conformément au degré de dépendance et au résultat de la visite.
Comment maintenir l'autonomie des personnes âgées ?
Faire appel à une aide à domicile
Le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie nécessite un accompagnement adapté qui est souvent difficile à assumer par les proches aidants s'ils n'ont pas d'aides extérieures. Pour y remédier, avoir recours à une auxiliaire de vie peut apporter un grand soulagement en confiant certaines responsabilités à une professionnelle compétente pour améliorer la qualité de vie de votre proche dépendant.
Chez O2, nos auxiliaires de vie viennent en aide dans les tâches de la vie courante :
repas et courses : courses, préparation des repas (avec la personne quand c’est possible, aide à la prise des repas, portage)
Prévenir la perte d’autonomie
Si la perte d'autonomie touche de nombreuses personnes, il est possible de prévenir l'apparition de certains symptômes et parfois d'en limiter l'aggravation. Alimentation, activités physiques et intellectuelles, voici quelques exemples.
L’alimentation
Avec le vieillissement, il est nécessaire de préserver son capital santé en gardant de bonnes habitudes alimentaires. Comme nous l’avons vu, la dénutrition est un des signes de la perte d’autonomie qui provoque une dégradation générale de l’état de santé et augmente les risques d’accident. Il est donc important de maintenir un régime alimentaire équilibré qui doit avant tout rester une source de plaisir !
L’activité physique
Conserver une bonne tonicité musculaire est primordial pour se déplacer et rester autonome au quotidien en gardant un minimum d’aisance et de confort.
Voici quelques exemples d’activités à pratiquer régulièrement :
des activités sportives adaptées comme la danse, le Taï Chi, la gymnastique douce
des activités cardiovasculaire comme la nage, la marche ou le vélo
le jardinage ou le petit bricolage
Attention à ne pas trop en faire ! Le maître mot est d’adapter les activités aux capacités des seniors pour éviter fatigue et blessures. Ici encore, la clé réside dans un bon équilibre entre régularité et intensité de l’activité physique qui doit, avant tout, demeurer un plaisir
L’activité intellectuelle
Pratiquer des activités intellectuelles permet de ralentir le déclin cognitif. Parmi elles, le jeu est un excellent allié ! Il existe également d’autres occupations, qui ont un effet bénéfique sur le cerveau, comme :
les exercices de mémorisation
la discussion sur des moments passés, plus ou moins lointains
faire ensemble : co-construire les repas ou la liste de courses par exemple
lecture du journal ou de livres
écriture de lettre ou de cahier personnel, qui permet de se remémorer des événements passés
Conserver un esprit sain dans un corps sain même à un âge avancé passe par diverses activités spécifiques qui doivent être envisagées avec bienveillance. Au-delà de l'esprit de compétition et de la performance, l'objectif visé est le bien être et la qualité de ces moments de loisirs.
Prévenir la perte d’autonomie d’un proche passe donc par une identification précoce des symptômes de la dépendance et la mise en place d’un accompagnement personnalisé. Le maintien à domicile nécessite beaucoup d’implication et peut être parfois complexe et pesant pour les proches aidants. Le recours à une auxiliaire de vie peut alors apporter une aide précieuse pour préserver la qualité de vie des personnes âgées tout en soulageant leurs proches. Alors s’il ne fallait retenir qu’un conseil, n’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour vous accompagner !
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