DMLA : quels sont les symptômes et les traitements ?
Publié le 25 juillet 2022
7 minutes de lecture
Vous avez plus de 50 ans et les lignes droites vous apparaissent comme ondulées ? Une tache noire ou même plusieurs apparaissent dans votre champ de vision ? Comme 8 % des Français, vous êtes peut-être concerné par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Première cause de handicap visuel chez les seniors, la DMLA est l’une des maladies qui affectent la zone centrale de la rétine. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie chronique invalidante.
Qu’est-ce que la DMLA, cette affection de la rétine qui altère votre vision ?
Comme son nom l’indique, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est l'une des maladies qui apparaît avec le vieillissement oculaire. Évoluant sous deux formes distinctes, elle résulte de plusieurs causes.
Qui est concerné par la dégénérescence maculaire ?
La DMLA est une atteinte chronique qui provoque une dégradation de la partie centrale de la surface interne de l’œil : la macula. Dans l’immense majorité des cas, elle survient avec le vieillissement et touche majoritairement les seniors.
En effet, la DMLA touche principalement les personnes à partir de 50 ans. Selon l’Inserm, elle concerne à ce jour :
1 % des personnes de 50 à 55 ans ;
10 % des personnes de 65 à 75 ans ;
25 à 30 % des plus de 75 ans.
Qu’elle soit à un stade avancé ou précoce, la DMLA affecte environ 8 % de la population française. Dans les pays industrialisés, elle constitue par ailleurs la principale cause de malvoyance chez les seniors.
Quelles sont les formes de la DMLA ?
La dégénérescence maculaire peut évoluer de deux manières différentes. D’une part, il existe la DMLA « sèche » ou atrophique qui se caractérise par une diminution anormale du volume des cellules présentes dans la macula.
En présence d’une DMLA atrophique, la vision centrale s’affaiblit de façon progressive et n’est totalement perdue que dans les 5 à 10 années après la survenance de l'affection. Il n’existe actuellement aucun traitement pour limiter l’évolution de la forme sèche.
D’autre part, la DMLA « humide » ou exsudative se manifeste par une prolifération anormale de nouveaux vaisseaux sanguins sous la surface interne de l’œil. Or, ces néovaisseaux laissent diffuser du sérum, entraînant un soulèvement de la rétine, ou du sang, provoquant des hémorragies rétiniennes.
Contrairement à la forme sèche, le développement d’une forme humide peut être fulgurant si elle n’est pas rapidement prise en charge. En cas de diagnostic tardif, la vision centrale peut se dégrader en quelques semaines seulement. Heureusement, des traitements existent pour freiner sa progression chez les patients. Dès lors que la possibilité d’un passage vers une forme sèche n’est pas exclue, un contrôle régulier par un ophtalmologue reste vivement conseillé.
Dans les deux cas, la DMLA entraîne une altération irréversible de la macula et une diminution de la vision. Elle peut aussi revêtir une forme mixte, avec un œil atteint d’une DMLA « sèche » et l’autre atteint d’une DMLA « humide ». Enfin, un même œil peut être affecté par les deux formes de la maladie.
Notez toutefois que la vision périphérique reste préservée et qu’une DMLA n’entraîne jamais une cécité totale mais seulement des troubles oculaires.
Quels sont les facteurs de risque ?
Plusieurs causes à l’origine de la DMLA ont été identifiées et l’âge en est la principale. La maladie survient généralement à partir de 50 ans, puis sa fréquence augmente de façon exponentielle après 75 ans.
De même, les prédispositions génétiques entrent en ligne de compte. Selon l’Inserm, une personne a quatre fois plus de risque de développer une DMLA en cas d’antécédent familial (à l’image de l’arthrose).
Le tabagisme est également considéré comme une cause de développement de l'affection. Consommer régulièrement du tabac multiplie en effet de 3 à 6 le risque de contracter la DMLA.
Enfin, d’autres facteurs liés à la santé sont étroitement associés à cette dégénérescence. L'obésité, une alimentation peu variée, le manque d’activité physique ainsi qu’une exposition excessive à la lumière pourraient contribuer au développement de la DMLA.
Comment reconnaître les symptômes de la DMLA ?
Même si les premiers symptômes vous paraissent bénins, ils doivent vous inciter à consulter rapidement un ophtalmologue. Ce dernier pourra effectuer des examens afin de diagnostiquer la maladie.
Les symptômes qui doivent vous alerter
Au cours du stade précoce de la forme sèche, les symptômes ne sont pas perceptibles. Lors de cette phase asymptomatique, appelée maculopathie liée à l’âge, l’examen du fond d’œil permet de mettre en évidence une accumulation de petits dépôts blanchâtres (appelés drusen mous) au niveau de la macula. Seule cette recherche permet de diagnostiquer efficacement la DMLA.
Cette phase asymptomatique peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années.
Néanmoins, des signes évocateurs doivent vous alerter, notamment si vous constatez :
des lignes droites déformées dans votre champ de vision central (on parle alors de métamorphopsies) ;
une baisse de votre acuité visuelle ;
une diminution de la luminosité entraînant des difficultés pour lire ;
un ternissement des couleurs.
En présence de l’un de ces signes, n’attendez pas pour consulter votre ophtalmologue. Un diagnostic précoce pourra contribuer à ralentir la perte de votre vision centrale.
À un stade plus avancé, la DMLA se manifeste par des symptômes plus aigus : l'apparition de taches sombres ou noires au milieu de votre champ de vision (appelées scotomes), une vue déformée, des difficultés à percevoir les détails…
Si vous reconnaissez un de ces symptômes, consultez votre spécialiste en urgence.
Les examens pour diagnostiquer la DMLA
Pour faire établir un diagnostic, il est recommandé de solliciter un examen dans la semaine qui suit l’apparition des premiers signes. S’il s’agit d’une forme « humide » ou « exsudative », la DMLA pourra évoluer rapidement.
Votre ophtalmologiste procèdera alors à un bilan complet incluant :
des mesures d’acuité visuelle (de près et de loin) ;
un examen du segment antérieur des yeux en vue de dépister d’autres anomalies ;
un examen du fond d’œil pour détecter la présence de dépôts blanchâtres (drusen) ;
une angiographie pour vérifier la présence de néovaisseaux sanguins dans la rétine et déterminer la forme de DMLA ;
une tomographie par cohérence optique pour observer les différentes couches de la rétine.
Lorsque votre médecin se sera prononcé sur la présence éventuelle d’une forme « sèche » ou « humide », il pourra alors vous proposer un traitement adapté.
Quels sont les traitements proposés pour la DMLA ?
À l’heure actuelle, en France, il n’existe aucun traitement pour guérir la forme « sèche ». En revanche, plusieurs traitements de la DMLA « humide » ont récemment vu le jour.
Les injections intra-vitréennes, traitement de première intention de la DMLA « humide »
Pour rappel, la DMLA humide se caractérise par la formation de néovaisseaux sanguins anormaux sous la rétine.
Afin de freiner cette prolifération, les chercheurs ont mis au point un traitement anti-angiogénique (ou anti-VEGF) injecté directement dans l’œil par voie intra-vitréenne. Pratiquées sous anesthésie locale, ces injections répétées visent à stopper le développement des nouveaux vaisseaux.
Plus ces médicaments anti-VEGF sont injectés à un stade précoce, plus ils sont efficaces. Cependant, gardez à l’esprit que si ces injections peuvent limiter le développement de l'affection, elles ne permettent pas de la guérir complètement.
Le laser et la photothérapie dynamique, traitement de seconde intention de la DMLA
Si l’ophtalmologiste constate une intolérance aux injections intra-vitréennes, il pourra vous proposer un traitement par photothérapie dynamique ou laser.
Ce traitement consiste à injecter par voie intraveineuse un colorant, la vertéporfine, qui va se transporter jusqu’aux néovaisseaux de la rétine. Quelques minutes après l’injection, le chirurgien dirige une lumière (ou laser froid) sur l’œil atteint du patient, afin d’activer la vertéporfine. Au contact de la lumière, le colorant réagit en provoquant l’obstruction des néovaisseaux sanguins, sans risquer d’abîmer la rétine. Ce traitement nécessite lui aussi plusieurs séances.
Bien qu’il n’existe pas de médicaments pour guérir la forme « sèche », adopter une bonne hygiène de vie et veiller à la bonne santé de ses yeux en les protégeant du soleil contribuerait à prévenir la maladie.
Comment prévenir la DMLA ?
Vous connaissez à présent les facteurs de risques associés au développement de la DMLA. Mais comment prévenir cette dégénérescence maculaire ? S’il n’existe pas de traitement miracle, il est possible de s'attaquer aux causes de la maladie et de freiner son développement en modifiant certaines habitudes de vie et en adaptant son alimentation.
Pour maintenir ses yeux en bonne santé, l’arrêt du tabac est vivement conseillé. Essayez également de privilégier les aliments riches en :
antioxydants (vitamines C et E) : fruits, légumes, huiles végétales, céréales complètes… ;
oméga 3 : poissons gras… ;
zinc et sélénium : poissons, fruits de mer… ;
lutéine et zéaxanthine : légumes à feuilles vert foncé, fruits, œufs…
Selon une étude de l’Inserm, l’adoption d’une alimentation de type méditerranéen réduit en effet de 41 % les risques de développer une DMLA. En cas de carence, votre médecin pourra vous prescrire des compléments alimentaires.
Enfin, lorsque vous sortez par beau temps, pensez à protéger votre rétine en portant des lunettes de soleil de qualité.
Dès les premiers signes de maculopathie, vos yeux doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée ! N'oubliez pas, le dépistage est la seule manière de détecter efficacement la DMLA ou autres problématiques liées à votre vue !
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